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C’est dans le cadre d’Itinéraire bis que la Comédie de Béthune a présenté jeudi soir dans la salle des sports, en partenariat avec la municipalité représentée par Anne Serniclay, ce spectacle produit par la Compagnie Caktus.

 

Sylvain Julien, qui en est à la fois l’auteur et l’acteur, démystifie le titre. « I comme un trait pour dessiner sa vie surmonté d’un ¨, comme deux pupilles écarquillées sur le monde, lui portant un regard singulier. J’ai rencontré mon premier cerceau il y a 5 ans, nous fumes un peu timides à nos débuts mais la relation s’est peu à peu approfondie jusqu’à ce que nous décidions il y a un an et demi de faire vie commune. » Le ton est donné et l’homme apparaît, anguleux, à l’énergie débordante et sous de multiples facettes : tantôt jongleur, magicien, dompteur de cerceaux, car ils apparaissent de toutes parts, voire adepte du hula-hoop. Il joue également avec son corps, en exploitant tous ses possibles. Ce spectacle est intitulé Iopido, car le dit l’auteur, « au pays des O, tout objet est un cercle et ça finit par déteindre sur la pensée et l’action (ou l’inverse) ». Par accumulation, les cercles vont se transformer en formes sculpturales, architecturales qui, combinées avec des jeux de lumière, font entrer dans un univers magique. Puis les cerceaux, objets géométriques, utilisent tout l’espace possible, et se remettent à rouler, tourner, flotter, voler, rebondir dans une course effrénée sans cesse maîtrisée, ou presque. Les enfants s’en amusent mais on sent qu’il s’agit aussi, avec une autre lecture, d’un parcours symbolique et métaphysique. « À l’intérieur du cercle, on ne sent plus ni le froid ni la faim ni la douleur. Le temps s’arrête, lui aussi. On plonge dans l’abstraction comme dans un rêve protecteur. On devient le centre du cercle », dit Matei Visniec, référent de Sylvain Julien. Toute la symbolique du cercle et ses singularités mathématiques vont être exploitées, donnant lieu à une scénographie percutante, tantôt drôle ou absurde, ne laissant personne indifférent.

 

Les échanges autour du pot de l’amitié, auquel a participé l’équipe artistique, auront-ils permis de répondre au soupçon émis par l’artiste « Et si je n’étais que le jouet ou le pantin de l’autre ? ». Un vrai sujet de philosophie pour les épreuves du bac, tout proche…

 

Martine Dablemont

La Voix du Nord (15/06/2013)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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